
Aujourd’hui je voudrais vous parler de supervision et comme c’est un sujet extrêmement vaste, tout ne sera pas dit dans cet article mais j’espère qu’il vous aidera dans vos recherches ou vos réflexions.
Les premières questions qu’on peut se poser par rapport à une supervision, quand on est hypnothérapeute, c’est : de quoi s’agit il et qu’est-ce que ça pourrait m’apporter ?
Au niveau des hypnothérapeutes, la supervision, c’est quelque chose qui est en train de s’inventer, c’est un métier dans le métier. Le métier d’hypnothérapeute est ancien dans son essence mais aujourd’hui cette activité existe à une échelle beaucoup plus imposante qu’il y a encore une dizaine d’années, avec une certaine homogénéité au niveau individuel. Il y a une culture de l’hypnose dans le grand public.
On est encore dans la phase ascendante de cette petite révolution culturelle, il y a eu beaucoup d’hypnothérapeutes formés en quelques années, des centres de formations ont fleuri et prospéré, suivis par des formateurs indépendants, des offres de formation à distance, du coaching en développement d’activité et naturellement, de la supervision.
Vu de loin, et même de près, ça ressemble à un système pyramidal. On peut se demander s’il n’y a pas moins d’hypnothérapeutes en activité que de formateurs-coach-superviseurs. Je ne sais pas si c’est le cas.
Tout ça n’est pas très clair et la notion même de supervision est très floue. Et le problème, c’est qu’avant d’envisager une supervision, on a besoin de se repérer dans ce qui existe.

Donc avant de se perdre dans les différentes offres de supervision, ça peut être intéressant d’identifier des besoins un peu précis. Par exemple, ça peut être pour avoir un regard extérieur sur la pratique, pour voir si on est « dans les clous aux niveaux sécurité, éthique ou autre.
Ca peut être pour se développer aux niveaux techniques, stratégie thérapeutique. Ca peut être pour s’équilibrer au niveau émotionnel, la pratique de l’hypnose peut être épuisante.
Il peut s’agir de cas pratiques, tel client ou telle séance qui pose question.
Ca peut être par rapport à un questionnement sur la légitimité, la confiance en soi, accepter de se mettre en avant, travailler la prise de parole en public, travailler sur un objectif spécifique comme donner sa première formation.
Des besoins, on peut en trouver plein, on peut aussi en créer et je dirai que les besoins d’une personne sont forcément légitimes. Est-ce que tel besoin justifie d’y investir du temps, de l’argent, de l’énergie et de la disponibilité mentale ? Il n’y que la personne pour le savoir.
Au-delà des besoins ou objectifs, qu’est-ce qu’on cherche en termes d’engagement ? On peut avoir besoin de régularité. J’ai des personnes en supervision qui sont sur un rythme régulier, en général une fois par mois. C’est intéressant parce qu’on peut stocker les questionnements, les doutes, le bazar émotionnel en sachant qu’il y a la séance de supervision qui arrive bientôt pour tout déballer et en faire quelque chose.
Il y en a d’autres qui viennent deux ou trois fois dans l’année, parce qu’il y a des circonstances particulières ou un cas compliqué.
Alors comme je le propose, c’est de l’individuel à la carte mais il existe aussi des supervisions de groupe qui répondent à certains besoins d’échange et de pluralité des points de vue.
Par contre, et c’est un peu étrange, très peu de supervisions travaillent avec l’hypnose. C’est une de mes spécificités: une séance de supervision, c’est une séance d’hypnose. Avec une analyse/détermination d’objectif approfondie, ma on fait de l’hypnose formelle. C’est aussi une manière d’apprendre des inductions et d’expérimenter l’hypnose en conditions réelles. Je ne comprends pas pourquoi on est si peu à travailler comme ça.
Bien sûr, il n’y a pas que l’hypnose mais on ne voit pas non plus de supervision avec de l’EMDR. C’est presque a 100% du conversationnel.
Donc, si vous vous posez des questions sur la supervision, les grandes questions, c’est qu’est-ce que vous en attendez, à quel rythme, en individuel ou en groupe et quelles techniques sont pratiquées pendant les séances.
Il reste à confronter vos besoins aux différentes offres. La supervision, comme dans toute pratique d’accompagnement, il y a une question de disponibilité et quand on est disponible pour travailler sur quelque chose, vient la question de la compatibilité.
La personne avec qui vous allez travailler, c’est quelqu’un qui va accepter une responsabilité et qui devrait se comporter avec vous comme vous vous comportez avec les gens pendant vos séances d’hypnose.
Ca peut être séduisant de s’orienter vers des approches un peu normatives ou autoritaires mais la supervision, même si le mots a cette connotation normative, c’est avant tout de l’accompagnement, basé sur l’écoute et le respect de la personne humaine. Déjà pour prétendre imposer une norme dans une activité comme l’hypnose, il faut se lever de bonne heure, étant donnée la diversité des pratiques.
La personne qui supervise devrait incarner les valeurs de l’accompagnement ou de la thérapie. Il y a des superviseurs qui ne sont connus que comme superviseurs. Le minimum en terme de crédibilité, c’est d’être thérapeute avant d’être superviseur et d’avoir un historique dans la pratique de l’accompagnement.
Ensuite, c’est important de pouvoir s’écouter. Comment vous vous sentez après la séance de supervision ? Est-ce que vous vous sentez vaguement coupable, vaguement déprimé ? Inspiré, motivé, avec les idées claires? Est-ce que vous avez une meilleure image de vous-même ?

Une autre question, qui a son importance : est-ce que vous voulez être supervisé(e) par quelqu’un qui fait de l’hypnose ? Ca peut être intéressant de découvrir d’autres approches, d’autres cadres, peut-être qu’avec des psychologues ou autre, ça peut apporter un éclairage sur l’aspect thérapie pure.
Il y a du choix, et je ne peux parler que de ce que je propose mais je crois profondément qu’il faut privilégier l’alliance. Le format et la technique sont moins importants que la relation thérapeutique. Et c’est là que l’hypnothérapeute a un rôle à jouer en se faisant superviser. La supervision, c’est l’occasion de se remettre en question, de questionner ses croyances, de sortir du confort de la routine, d’accepter ses limites avant de les dépasser, d’accepter qu’on a des blocages et des affects, et qu’il y a une personne humaine derrière le masque du thérapeute.
Supervision hypnose, contact et renseignements: Emmanuel hypnose.macon@gmail.com